Petit compte rendu du colloque "L'amitié selon John Henry Newman"

26/04/2025
Le colloque international « L’amitié selon John Henry Newman » s’est tenu les 24 et 25 avril derniers à l'Institut Catholique de Rennes, grâce à l'organisation remarquable du personnel de l'ICR, sous l’impulsion de Maud Besnard, vice-présidente de notre Association et directrice du Département d’anglais, et avec le concours attentif d’Olivier Dupourqué, directeur de l’établissement.
C’est Olivier Dupourqué qui a ouvert le colloque en adressant un mot de bienvenue chaleureux aux contributeurs. Le Père Jean-Louis Guérin-Boutaud a ensuite présenté notre Association et le travail préparatoire mené en vue de cet événement, lequel n’aurait pu voir le jour sans le soutien logistique indéfectible de l'ICR — soutien pour lequel l’Association exprime sa profonde reconnaissance. L'engagement de Maud Besnard a été particulièrement salué et applaudi : véritable cheville ouvrière du projet, elle a su fédérer des chercheurs français et étrangers pour faire de ce colloque une rencontre académique d'une grande qualité, enrichie par des échanges personnels de qualité.
La première matinée fut consacrée à une exploration de l’amitié telle que vécue par John Henry Newman, replacée dans son contexte victorien. Les interventions ont porté sur son amitié de jeunesse avec Richard Hurrell Froude ainsi que sur sa propre conceptualisation de l’amitié, à travers son œuvre, sa correspondance et sa poésie.
L’après-midi a élargi la perspective en comparant la vision de Newman avec celles de grandes figures spirituelles, telles que l'apôtre saint Jean, saint Jean Chrysostome et saint François de Sales. Une dernière communication a également ouvert une piste originale : celle de l’amitié comme image du compromis recherché par Newman dans sa réflexion sur le rapport entre science et foi au XIXᵉ siècle.
Entre les sessions, les échanges informels ont permis aux participants d’approfondir leurs réflexions dans une atmosphère conviviale, discussions qui se sont prolongées avec bonheur lors d’un dîner dans une brasserie de Rennes. Cette soirée a offert une précieuse opportunité de tisser des liens entre contributeurs venus d’Angleterre, des États-Unis, d’Italie et de France.
La deuxième journée du colloque fut consacrée à l’influence de Newman sur la pensée du Père Alphonse Gratry, de Léon Ollé-Laprune et de Maurice Blondel. Newman a été lu et compris dès la fin du XIXè siècle en France par des philosophes qui ont rejoint et approuvé nombre des idées exposées dans la Grammaire de l'Assentiment. C'est ensuite l'amitié de Louis Bouyer, Stephen Dessain et Mgr Francis Davies, forgée autour de la publication de la correspondance de Newman, qui a fait l’objet d’une communication.
Enfin, Paul Shrimpton, auteur de nombreux ouvrages de référence sur Newman, notamment une récente édition critique en deux volumes de My Campaign in Ireland, a brillamment conclu le colloque en tant qu’orateur principal. Sa conférence a mis en lumière l’importance fondamentale que Newman accordait à ses amis, présents et défunts, dont il se souvenait fidèlement grâce à un carnet qu’il tenait toujours à portée de main, annoté des dates anniversaires de leur disparition.
C’est Maud Besnard qui a clôturé ces deux journées denses et passionnantes en proposant une synthèse inspirée des différentes interventions. Le Père Jean-Louis Guérin-Boutaud a enfin révélé, en guise d’ouverture, le nouveau projet dans lequel s'engage notre Association, dont les détails seront prochainement publiés sur notre site.
Il était enthousiasmant de participer à ce colloque, de rencontrer des érudits, des passionnés et des étudiants, et de renouer ainsi avec une tradition de l'Association qui organisait par le passé un colloque tous les deux ans. Nous concluerons ce bref compte-rendu (un récit plus complet et un résumé des conférences sera disponible pour les adhérents dans la Lettre de Printemps en préparation) par cette citation de Mgr Davies, dans sa Préface à l'ouvrage de Bouyer, Newman, Sa vie, sa spiritualité : « Quand les gens se rencontrent autour de Newman, ils restent amis pour la vie. Car Newman fut de ces personnalités qui attirent les amis. L’un de ses premiers actes d’action de grâce adressée à Dieu fut pour la "bénédiction d’amis qui, sans que je ne les sollicite ni ne les espère, ont frappé à ma porte". Il ne les recherchait pas, nous dit-il. Ils venaient, comme envoyés par Dieu. Et ils viennent encore. Beaucoup de ceux qui liront ce livre sentiront qu’ils se sont fait un ami. »
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